Jeudi 26 octobre 2023
Découvrons ensemble la Designer, Chargée de projets urbanisme culturel, Amandine Le Corre. Dans cet article, je vous révèle son parcours atypique, ainsi que l’évolution de sa vision du design et du rôle de designer.
“ Un parcours un peu atypique ”
Diplômée d’un Bac L, la designer, Amandine Le Corre a réalisé une MANAA (mise à niveau en Arts-Appliqués). Jusqu’en 2019, elle permettait aux étudiants n’ayant pas fait un cursus en Art d’intégrer des écoles d’Arts ou des BTS dans le domaine des Arts-appliqués. Par la suite, elle est partie en BTS Design Graphique à l’ESAAB, l'école d'arts appliqués de Bourgogne à Nevers. Cette année lui a permis de révéler son besoin de tangibilité des projets, dépasser le simple fait de créer de l'image, ainsi que de répondre à une problématique d’usager. Trouver du sens à ses productions est important pour cette designer. C’est pourquoi, elle a poursuivi en BTS design de produits à l’ESDMAA, l'école d’Arts appliquées d'Auvergne d’Yzeure.
Cette deuxième année en produit lui a permis de retrouver du sens à sa pratique. Remplir un cahier des charges contribue à rentrer dans une “ logique d’usager ” :
“ Pourquoi tu le fais ? Avec quels matériaux ? Quel cycle de produits tu lui donnes ? Est-ce que tu penses aussi à la vie de ton produit post utilisation ? ”.
À partir de ce moment-là, Amandine Le Corre devient passionnée par “ l'interaction entre objet, usage et usager ” et poursuit son parcours avec un DSAA (Diplôme Supérieur d’Arts-appliqués). Son appétence pour la sociologie et l’anthropologie l’a amené à travailler sur la problématique du bien vieillir et du bien manger dans les EHPAD pour son projet de diplôme. En utilisant les méthodes d’enquêtes, elle va peu à peu se détacher du produit pour aller vers une approche globale du service.
Le design est devenu une méthodologie de projet et Amandine Le Corre va s’intéresser à comment le contexte influence les comportements des usagers et inversement. Son intérêt pour ces interactions l’amène à s’intéresser à la fabrique de la ville.
" Tout se réinvente avec toujours ce dialogue. L’aménagement de la ville implique des comportements et les comportements modifient aussi le contexte de vie. ”
En réalisant son stage dans une agence en urbanisme à Bruxelles, c'est un changement total. De par son changement d'échelle, d'interlocuteur et de perception. La dimension sociologique l'a impacté, elle va maintenant porter son intérêt sur l’urbanisme participatif.
" J'aimerais bien me dire que je suis plutôt un designer au service de et pas un designer de service. ”
Pendant 2 ans, Amandine Le Corre va travailler aux côtés de Romain Thévenet, designer, cofondateur de la 27e Région associé du collectif Détéa. Ce collectif met en exergue le retour à un design plus ancré dans un territoire en utilisant des méthodes de design participatif. Récemment, la designer a intégré le POLAU (le pôle arts & urbanisme) en tant que chargée de projet urbanisme culturel. En région Tours-Angers depuis une quinzaine d'années, le POLAU questionne le lien entre culture et aménagement.
“ Je garde ma casquette de designer ”
Chargée de projets, urbanisme culturel au POLAU, Amandine Le Corre n’est pas “étiquetée” comme une designer. Cependant, ses compétences en design vont l’aider dans l’élaboration des projets liés à l’urbanisme et la culture qu’elle élabore dans cette structure. Sa vision du design est une logique de projet, un retour vers une approche centrée usager. C’est-à-dire, une vision globale du projet en s’assurant qu’il soit adapté et viable.
De nos jours, le design se développe et évolue dans de multiples secteurs. Les designers apportent une nouvelle manière de faire projet. Ils évoluent vers une vision plus centrée sur les besoins des usagers, et même vers
une volonté de participer aux transformations sociétales, répondant ainsi aux enjeux économiques, environnementaux et sociaux.
Écrit par Louise Paulin
